Collection(s) : Collection U
Paru le 01/11/2003 | Broché 352 pages
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L'Europe moderne renonçant à la vieille idée de monarchie universelle, pontificale ou impériale, naît au temps des fractures religieuses, politiques et militaires qui accompagnent l'apparition des monarchies nationales. La réflexion sur l'idée d'Europe est alors renvoyée à l'abstraction. Mais si, du modèle utopique de Thomas More au projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre, les chimères ne manquent pas - Sully ou Henri IV, Éméric Crucé, Comenius, Leibniz ou William Penn -, elles posent déjà la vraie question du fédéralisme et des institutions supranationales.
En même temps, se développent une pensée juridique issue de Grotius et l'aspiration cosmopolite à une fraternité universelle. Non sans pragmatisme, une diplomatie de plus en plus structurée et active impose, au gré des congrès qui, à partir de 1648, rythment les grandes guerres européennes, une forme d'accord entre puissances, première ébauche d'une Europe qui récuse l'unité par la conquête tentée par la France révolutionnaire, puis impériale, au profit d'une entente négociée dont les institutions restent encore à mettre en oeuvre en 1815.
Jean-Pierre Bois, ancien élève de l'École normale supérieure de l'Enseignement technique, agrégé d'histoire et docteur ès lettres, est professeur à l'université de Nantes. Spécialiste de la guerre, de la société militaire et des relations internationales, il a publié notamment Les Anciens Soldats dans la société française au XVIIIe siècle (Economica, 1990), Maurice de Saxe (Fayard, 1992), Les Guerres en Europe, 1494-1792 (Belin, 1994), Bugeaud (Fayard, 1997), Fontenoy 1745, Louis XV arbitre de l'Europe (Economica, 1999).