Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 376 pages
Poids : 1900 g
Dimensions : 25cm X 34cm
EAN : 9782736902698
L'Europe de l'an mil
Quatrième de couverture
Après l'Art paléochrétien et Rayonnement de Byzance, ce troisième volume de la collection «Les grandes saisons de l'art chrétien», traite de l'art européen dans toutes ses manifestations, au tournant du premier millénaire.
L'Europe dont il est question dans ce livre est la région qui va de la Scandinavie à l'Espagne du Nord, des Iles Britanniques à la Pologne et à la Hongrie. Elle forme un vaste ensemble qui s'oppose à ceux que constituent alors le monde de l'Islam et celui de Byzance.
Longtemps, l'an mil est apparu comme une année «charnière» séparant deux périodes bien distinctes. La première - le Xe siècle - assimilée à un «siècle de fer et de plomb», qui se terminerait dramatiquement par les «terreurs de l'an mil», la seconde, qui correspondrait à une renaissance saisissante de l'Occident. Or, on doit dire que ces «terreurs» sont pures légendes, que l'«angoisse diffuse» qui aurait saisi les hommes à la fin du Xe siècle ne correspond pas à la réalité. Entre la fin du Xe siècle et le début du XIe siècle, la continuité est totale, autant politique qu'économique, intellectuelle qu'artistique.
Dans un Occident très diversifié, Pierre Riché, dans une première partie, rappelle comment les hommes de l'an mil se rencontraient, et comment ils se comprenaient. Pour l'histoire des courants artistiques, il est bien nécessaire d'avoir de tels préalables.
Dans une seconde partie, Jean-Pierre Caillet fait découvrir l'architecture et le décor monumental de tous ces édifices. On privilégiait jusqu'ici les édifices cultuels ; la créativité des maîtres d'œuvre s'est à l'évidence magnifiquement exprimée dans ce champ. Mais les réalisations de l'architecture castrale sont à présent reconnues comme dignes d'une extrême attention ; l'auteur s'y attarde longuement. Il s'attache enfin à approfondir l'étude des composantes matérielles de l'environnement urbain et rural, mettant en lumière, de manière spécialement neuve, une architecture civile.
Eric Palazzo, dans une troisième partie, nous guide dans l'univers des manuscrits et de leurs enluminures. Il se démarque d'emblée de ceux qui accordent à l'enluminure ottonienne le seul droit de cité sur le terrain des manuscrits autour de l'an mil. Certes, les grandes écoles de l'Allemagne ont produit des chefs-d'œuvre, qui sont largement présentés au fil de ces pages. Elles ne doivent cependant pas éclipser les scriptoria plus modestes de l'Angleterre, de l'Espagne, de l'Italie et même de la France. C'est une des originalités de ce livre que de ne pas en oublier les réalisations.
Enfin, dans une quatrième partie, Danielle Gaborit-Chopin nous révèle les splendeurs des arts précieux. Là encore, l'idée qu'ils ne sont qu'ottoniens doit être sérieusement nuancée : dans le reste du monde occidental, les hasards des destructions de pièces d'orfèvrerie, telles qu'en ont connues l'Angleterre du XVIe siècle et la France révolutionnaire, ne nous laissent plus aujourd'hui qu'une vision tronquée et donc déséquilibrée. Et s'il faut, à l'évidence, admirer les créations ottoniennes, il ne faut pas minimiser les créations qui furent celles des autres pays. A côté de quelques rares œuvres épargnées, les fouilles menées depuis quelques années dans toute l'Europe apportent des découvertes significatives : l'art irlandais, l'art scandinave ou celui des Hongrois nous ont ainsi été révélés.
L'illustration très riche et soigneusement choisie de cet ouvrage achève de faire de ce panorama général de l'an mil européen une synthèse magistrale et un précieux instrument de travail, œuvre de spécialistes incontestés en leur domaine.