Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 134 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 25cm
ISBN : 978-2-7314-1043-3
EAN : 9782731410433
Quatrième de couverture
Depuis le rêve de Victor Hugo appelant, en 1849, à la création des États-Unis d'Europe jusqu'à l'établissement de l'actuelle Union européenne, la question du multilinguisme a toujours fait l'objet d'un débat contradictoire. Dans les années 1920, par exemple, en parallèle aux multiples projets de fédérations européennes, des intellectuels comme Albert Thibaudet ont voulu réaffirmer le principe de diversité. D'autres, au contraire, à l'instar du linguiste Antoine Meillet ou de l'essayiste Julien Benda, proposèrent des tentatives d'unification linguistique. Aujourd'hui, on évoque « la polygamie des langues » comme la meilleure approche pour renforcer en Europe la communication interculturelle. « La langue est à la lois source d'identité et un médium d'abolition des frontières, de communication interculturelle » écrivent Ulrich Beck et Edgar Grande (Pour un Empire européen, 2007). Mais cet idéalisme ne peut dissimuler les tensions liées aux politiques des différents États. C'est pourquoi, il importe de prendre en compte la langue de l'autre selon cette attitude éthique que Kant nomme, dans La critique de la faculté de juger, la « pensée élargie ». Penser, selon Kant, exige de s'ouvrir constamment à autrui. De même, parler une autre langue, ou traduire, c'est sortir du particulier, s'évader du seul rapport de soi à soi, pour accueillir l'altérité. Redéfini ainsi, au plan de cette curiosité pour l'autre, l'usage de la diversité linguistique contribue à nous préserver du pouvoir excessif des mythologies nationales.