Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 283 pages
Poids : 417 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-912639-27-1
EAN : 9782912639271
Quatrième de couverture
Si l'irruption chinoise et l'unification européenne n'épuisent pas le tableau de l'affrontement impérialiste, elles en constituent les deux questions cruciales que la stratégie révolutionnaire doit savoir affronter. Pour ceux qui ont choisi l'internationalisme, une vision scientifique de ces phénomènes est vitale, pour éviter d'être rattrapés par les idéologies qui commencent d'ores et déjà à remplir les cerveaux et à mobiliser les préjugés et les émotions des masses. La Chine fait son irruption parmi les puissances de l'impérialisme, comme ce fut le cas des États-Unis, de l'Allemagne et du Japon au début du XXe siècle, mais elle suit également les traces des « miracles économiques » qui transformèrent l'économie et la société du Vieux Continent dans les années cinquante et soixante. D'un côté, sur le front asiatique, l'idéologie qui sert de rempart à Pékin est celle de l'« ascension pacifique » , de l'autre côté, chez les puissances consolidées, ce sont les inconnues et les menaces de cette même ascension qui jettent une ombre sur le mythe d'un monde pacifié et unifié par le développement. C'est ainsi que les deux visages de l'idéologie sont ici à tour de rôle celui du « rêve chinois » ou celui de la « menace asiatique »
Quant à l'Europe, elle accomplit les premiers pas de son unification politique immédiatement après l'immense massacre de deux guerres impérialistes mondiales. C'est pour cela que son idéologie est celle d'une Europe pacifique et pacificatrice, ayant tiré les leçons de sa propre catastrophe, après que trente ans de « guerre civile européenne » - de 1914 à 1945 - aient réduit ses États nationaux à l'impuissance et en aient fait l'objet du partage de Yalta.
C'est là que surgit le « rêve européen », relancé par la réunification allemande et offert aux régions orientales du Continent après l'implosion de l'URSS. Mais c'est justement l'irruption de l'Asie qui a fait apparaître, là aussi, un autre visage de l'européisme impérialiste : l'Europe, en transformant son propre mythe de « superpuissance bienveillante », commence à se présenter comme une barrière de protection contre la pression montante de l'Orient. C'est ainsi que, à côté du « rêve européen », se dessine une Europe se tenant aux aguets, rempart contre le nouveau « péril jaune »
La nouvelle phase stratégique laisse entrevoir ses idéologies empoisonnées. Une théorie et une politique communistes doivent savoir les affronter. La Chine et l'Europe, l'impérialisme chinois et l'impérialisme européen, doivent être compris ensemble, dans les relations de l'impérialisme unitaire. Une stratégie internationaliste ne peut être fondée qu'en relevant ce double défi.