L'Evangile de Thomas

« La lecture que François de Borman propose de l'Évangile de Thomas est infiniment précieuse. »
Jean-Yves Leloup

Jusqu'à sa découverte fortuite en Égypte en 1945, l'existence de l'évangile de Thomas était incertaine. Depuis sa publication, il a fait l'objet de plusieurs études. Alliant une approche rigoureuse et sans tabou à un style clair et concis, voici pourtant un ouvrage qui apporte une série de nouveaux éléments, soulignant à quel point ce texte magnifique n'a rien perdu de son actualité.

L'évangile de Thomas est en général décrit comme un assemblage de paroles de Jésus sans ordre précis. Pour la première fois, l'auteur démontre qu'il est construit suivant une logique rigoureuse et possède une structure bien définie. Centré sur l'intériorité, cet évangile donne la trame d'un enseignement qui a pour but de mener chaque personne à la sagesse ultime, désignée par le Royaume.

Comparant les paroles de l'évangile de Thomas avec celles des évangiles canoniques, l'auteur en dégage le sens précis et explique comment elles s'enchaînent. Il nous mène ainsi dans la profondeur du texte et en souligne toute la richesse et l'étonnante modernité. Cette nouvelle compréhension amène une série d'éclairages passionnants sur les origines de la chrétienté. En particulier, en mettant la personne individuelle au centre de sa pensée, cet évangile remet radicalement en cause le rôle de l'autorité religieuse.

Enfin, de multiples arguments sont avancés qui permettent d'affirmer que l'évangile de Thomas est antérieur aux évangiles canoniques et constitue très probablement l'écrit le plus ancien de la chrétienté qui nous soit parvenu. Nombreux sont d'ailleurs ceux qui, notamment aux Etats-Unis, ont pris l'habitude de l'appeler le 5^e évangile.

Dès le début, Thomas nous invite à un parcours intérieur : « Que celui qui cherche ne cesse pas de chercher jusqu'à ce qu'il trouve ; et lorsqu'il aura trouvé, il sera troublé ; et lorsqu'il sera troublé, il admirera, et il règnera sur le tout. » Ce règne sur le tout, il le désigne par la suite par « le Royaume », désignant par là la sagesse ultime. Celui qui atteint cet état « ne goûtera pas la mort ». L'objet de son évangile est précisément d'expliquer en quoi consiste le Royaume et comment l'acquérir.

« Si il y a cinq dans une maison, ils seront trois contre deux et deux contre trois, père contre fils et fils contre père, et ils se dresseront unifiés. » Cette même parole se retrouve chez Matthieu et chez Luc, mais les légères modifications du texte montrent que, pour eux, il s'agit clairement d'un conflit entre personnes, pas d'une lutte intérieure.

« Le royaume est au-dedans de vous et il est en dehors de vous. »

« Soignez les malades parmi eux. » « Aime ton frère comme ton âme, protège-le comme la prunelle de ton oeil. » Cette liberté s'exprime à travers une grande finesse psychologique qui s'éloigne considérablement d'un moralisme contraignant et laisse à chacun sa pleine et entière responsabilité.

« S'ils vous demandent : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est mouvement et c'est quiétude. »