Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 204 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-35548-160-4
EAN : 9782355481604
Quatrième de couverture
La place dévolue par une société à l'excrément met au jour des tensions socialement, moralement et culturellement significatives : le convenant et l'inconvenant, le licite et l'interdit, le dicible et le tu, le beau et le laid. Le déchet doit sa richesse herméneutique à son statut de trace. Mais penser l'excrémentiel nécessite un effort particulier : braver la répugnance que suscite l'immonde et fouiller ce que la civilisation a tendance à enfouir, à proscrire.
Dans son rapport à l'excrémentiel, que dit le XIXe siècle de lui-même ? D'une part les préoccupations hygiénistes, à l'heure où les épidémies de choléra font des ravages, prennent une importance croissante, tandis que le vocabulaire de la médecine, de la physiologie, des sciences du corps s'impose un peu partout, y compris en littérature. D'autre part l'agriculture, en s'industrialisant, développe la science des engrais ; l'excrément, perdant peu à peu toute vertu récupératrice, finit par devenir le rebut par excellence. Enfin, peu à peu relégué à la marge par une idéologie bourgeoise hantée par la propreté, l'excrémentiel relève désormais de l'innommable, au moment même où la montée du réalisme accrédite la nécessité de tout voir et tout dire.
Le présent ouvrage se propose d'analyser le traitement de l'excrémentiel au XIXe siècle selon trois angles de vue : usages et pratiques de l'excrémentiel dans la vie de la cité (évacuer), l'excrémentiel dans la caricature politique (salir), enfin les rhétoriques et esthétiques de l'excrément (digérer).