L'idée du bleu

Henrik Stangerup erre avec bonheur dans les tableaux de Patinir, mais il y devine ce qui annonce l'Apocalypse. Bientôt va finir l'harmonie du monde, disparaître les saints Jérôme généreux, et les petits vagabonds qui cheminent dans les paysages de rêve d'une nature accueillante et protectrice. Les minuscules armées des arrière-plans vont bientôt surgir, et les champs magnifiques vont être incendiés. Les fermes et les villages vont être détruits, et la cabane de saint Jérôme sera écrasée... Stangerup vit dans l'enfermement de la société danoise qu'il compare à celle que Thomas More a décrite dans L'Utopie. Mais écrivain, il a, à tout moment, le privilège de faire sa valise et de partir pour des contrées lointaines, hors du temps, où les bleus du ciel et des eaux seront toujours pour lui ceux de Patinir.