Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 175 pages
Poids : 879 g
Dimensions : 22cm X 28cm
ISBN : 978-2-85822-909-3
EAN : 9782858229093
L'image sans qualités
les beaux-arts et la critique à l'épreuve de la photographie
1839-1859
Quatrième de couverture
En 1839, l'annonce de l'invention de la photographie sous l'aspect du daguerréotype est un événement majeur qui place la société au coeur d'une ère nouvelle pour l'art : une image synonyme de précision, de vérité et d'invulnérabilité met en crise tout un pan de la représentation fondée sur la figuration et l'imitation des formes du visible. Des portraits ou scènes de genre dus à des artistes tels que Meissonier jettent le trouble quant à l'utilisation d'un outil que la critique n'acceptera jamais mieux que maintenu dans le rôle de la « petite maîtresse » (selon Baudelaire, en 1855) ou dans celui de l'« humble servante » (selon Gautier, en 1857).
Durant deux décennies on assiste à des polémiques où sont entraînés critiques et théoriciens - Gautier, Baudelaire, Janin, Delécluze, Töpffer... - mais aussi peintres et sculpteurs - Ingres, Clésinger, Delacroix, Meissonier, Courbet, Gérôme...
Au-delà de la suspicion entretenue à l'égard de certaines oeuvres présentées beaux-arts, la critique d'art est confrontée à la crainte de voir s'imposer auprès des artistes et du public le modèle de création mécanique véhiculé par le daguerréotype. Ainsi, à partir de 1839, se pose la question de l'évaluation d'un art contemporain de la photographie : la menace qui se profile ne tient pas tant à l'assimilation de la photographie à l'art par une élite, qu'à celle de l'art à la photographie par le public. Ce livre retrace la naissance d'un affrontement entre une image jugée sans qualités et un art dès lors contraint à se redéfinir.