Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 718 pages
Poids : 1264 g
Dimensions : 16cm X 25cm
ISBN : 978-2-84050-654-6
EAN : 9782840506546
L'informatique en France
de la Seconde Guerre mondiale au Plan calcul, l'émergence d'une science
Quatrième de couverture
Comment l'ordinateur a-t-il été inventé ? Comment s'est diffusée l'informatique ? Comment une technique donne-t-elle naissance à une science ? Comment stimuler ou freiner l'innovation ? Pourquoi la France, où l'on prétendait en 1947 avoir une « avance théorique » en calcul électronique, a-t-elle dû, vingt ans après, lancer un Plan Calcul pour rattraper son retard ?
Fondé sur une ample documentation française et étrangère souvent inédite, ce livre est un essai d'histoire comparée. On découvre que la France est le seul de tous les pays industrialisés où la recherche publique n'ait pas réussi à construire d'ordinateur durant la période pionnière, avant 1960, dans un contexte caractérisé par les séquelles de la guerre, par les spécificités du milieu mathématicien français et par la faible demande de calcul au début de cette période, faiblesse elle-même liée à la situation des industries électrique et aéronautique.
L'informatique s'y est cependant développée grâce aux initiatives d'universitaires, véritables entrepreneurs de science, qui collaboraient avec des industriels novateurs et avec les services techniques civils ou militaires - cela souvent dans le cadre régional de véritables pôles d'innovation. Ils ont bientôt dû faire face à l'explosion de la demande du marché du travail, qui réclamait toujours plus d'informaticiens.
Au cours des années 1960-1970, on est passé progressivement du calcul électronique, outil au service des ingénieurs et des mathématiques appliquées, à la construction d'une discipline nouvelle, l'informatique, qui recomposait le paysage scientifique. Cette évolution ne s'est pas effectuée sans résistances ni controverses. Elle s'est accomplie parce qu'elle correspondait à la fois à la nécessité de formaliser les savoirs pour les enseigner, à la volonté modernisatrice des dirigeants de la politique scientifique et au besoin de mieux comprendre ce que l'on faisait en concevant des systèmes informatiques, afin d'améliorer les performances des ordinateurs et d'étendre leurs champs d'application dans l'économie et la société. Une science émerge pour maîtriser des techniques d'une extrême complexité : il n'y a rien de plus pratique qu'une bonne théorie.