Rayon Histoire de la peinture selon les styles et les périodes
L'invention de l'école vénitienne en France au XIXe siècle

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 374 pages
Poids : 1002 g
Dimensions : 17cm X 25cm
ISBN : 978-2-7535-4801-5
EAN : 9782753548015

L'invention de l'école vénitienne en France au XIXe siècle


Collection(s) | Art & société
Paru le
Broché 374 pages
préface de Dominique Jarrassé
Public motivé

Quatrième de couverture

L'invention de l'école vénitienne en France au XIXe siècle

Dans la France du XIXe siècle, du fait de son statut encore incertain, l'histoire de l'art se nourrit d'une littérature variée (revues artistiques, ouvrages savants ou de vulgarisation, récits de voyages), tout en fondant un savoir institutionnalisé. C'est au sein de ce contexte de naissance de la discipline que cet ouvrage propose d'interroger l'école vénitienne de peinture comme objet de connaissance. Car cette dernière, par la sensualité de son coloris, se distingue de la tradition florentine et romaine classique, et irrigue les aspirations esthétiques romantiques contemporaines.

Il s'agit donc, pour l'histoire de l'art naissante, de rationaliser les jugements moraux et les fantasmes générés par l'originalité de la peinture vénitienne. La notion même d'école apparaît comme une catégorie permettant de concevoir la peinture de Venise comme un phénomène distinct et cohérent. Dès le milieu du siècle, des historiens de l'art comme Charles Blanc ou Hippolyte Taine mettent en place un appareil argumentatif et rhétorique visant à donner à leur discours une légitimité scientifique. Cette méthode scientiste use d'arguments sociaux, climatiques ou raciaux afin de justifier le regard porté sur Venise et son art. Les auteurs trouvent par ailleurs dans un Orient fantasmé, dans la peinture flamande et hollandaise, mais également dans les nouvelles formes d'art contemporain - du Romantisme au Symbolisme - autant de figures d'identification pour une peinture vénitienne dont il convient de justifier l'éloignement par rapport au modèle classique.

Mais il importe de considérer les infléchissements qui émergent autour de 1900 par rapport à cette pensée dominante, sous l'impulsion des préoccupations identitaires qui infiltrent le discours historique. Les revendications nationalistes de l'Italie nouvellement indépendante et d'une France hostile à la Prusse, participent ainsi à retourner le jugement porté sur l'école vénitienne, laquelle devient alors le lieu d'expression d'une identité classique et latine résistant à la menace germanique.

Biographie

Anna Jolivet est docteur en histoire de l'art contemporain et enseigne à l'université Bordeaux-Montaigne. Depuis sa maîtrise sur la réception de l'art musulman à la fin du XIXe siècle en France et son rôle dans les théories de l'Art Nouveau, ses travaux portent sur la construction et la mythification des discours savants sur l'art. Elle a soutenu en 2012 à l'université Bordeaux-Montaigne, une thèse sur les enjeux et les procédés de l'écriture de l'histoire de l'art vénitien dans la France du XIXe siècle.

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