L'ivresse d'Adam

Trois recueils, en quinze ans, tentent un parcours où les poèmes maillent leurs architectures d'un habitacle précaire. «Comme si toute maison devait rester inachevée», écrivait Henri Michaux. L'Anthologiste (Galilée, 1987) esquisse une genèse du poétique et de ses rapports aux mythes méditerranéens, tandis que le Portrait de l'homme qui se farde (Galilée, 1992) y défroisse leurs vanités.

Chaque fois, l'usage de la poésie se double d'une faillite, d'un non-usage - qui semble exclure tout retour. L'ivresse d'Adam, qui forme l'arbre vertébral du troisième recueil, achève cette quête dans l'illusion d'un redressement du sens.

Les trois volumes peuvent aussi se lire dans la marge des «romans» publiés de Claude Fournet, et qui renvoient à leur tour au cycle des poèmes et de leur marge. Lieux lézardés, qui retiennent à peine leurs horizons, alors que l'auteur s'applique aujourd'hui à des textes prosaïques.