Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 541 pages
Poids : 994 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-35613-435-6
EAN : 9782356134356
L'offrande et le tribut
histoire politique de la fiscalité en Judée hellénistique et romaine (200 a.C.-135 p.C.)
Quatrième de couverture
L'offrande et le tribut
Histoire politique de la fiscalité en Judée hellénistique et romaine (200 a.C. - 135 p.C.)
L'impôt étranger était détesté en Judée, paraît-il, par un peuple fier de participer de ses biens au culte du temple de Jérusalem. Cette idée, très répandue dans l'historiographie, vient en effet des sources antiques, mais est-elle historique ? En explorant des sources variées et des découvertes récentes (textes de la tradition littéraire, manuscrits de la mer Morte, monnaies, inscriptions, vestiges archéologiques) et en s'appuyant sur une méthodologie transdisciplinaire (sociologie, psychologie sociale, droit fiscal), cet ouvrage prétend replacer la fiscalité en Judée hellénistique et romaine dans l'histoire politique de cette région. Comme l'impôt est une manifestation de la souveraineté, certains ! groupes se demandent s'il est permis de payer tribut à un maître étranger en plus de l'offrande obligatoire versée à Dieu. Mais cette doctrine est protéiforme, variable selon les milieux, évolutive selon les conjonctures, tantôt visible et tantôt invisible en fonction des aléas de l'histoire. Plus encore, loin d'être consubstantielle au judaïsme, cette doctrine est le fruit d'une instrumentalisation politique, un outil rhétorique brandi pour motiver le peuple à l'insoumission. Apparue à l'époque des Maccabées, elle est récupérée sous des formes plus ou moins radicalisées par divers partis d'époque romaine. Pourtant, on ne la repère nulle part au-delà des discours : même les plus hostiles au tribut lèvent des impôts sitôt qu'ils se trouvent au pouvoir, souvent en reprenant l'ancien tribut à leur profit. En confrontant cette omniprésence de la contestation antifiscale dans les discours, à la réalité de l'impôt sur la période, cet ouvrage révèle la distance entre la politique et la vie concrète et incite à revoir avec prudence divers éléments souvent admis sans réserve : ainsi, que l'impôt tributaire était oppressif, que la population s'est appauvrie du fait de l'exploitation étrangère des ressources, ou encore que les maîtres de la région n'ont visé que leurs intérêts au détriment du consentement des contribuables.
Foreign taxes were hated in Judaea, it seems, by a people proud to pay from its funds the cult of the temple of Jerusalem. Such an idea, widespread as it is in historiography, indeed finds its roots inside the ancient sources, but is it historical ? Exploring various sources and recent discoveries (texts from the literary tradition, Dead Sea Scrolls, coins, inscriptions, archaeological remains) and borrowing from transdisciplinary methodology (sociology social psychology, fiscal law), this book aims to study taxation in Hellenistic and Roman Judaea as a fundamental part of political history of the region. Since taxes are a marker of domination, a few Jewish groups wondered whether it was permitted to pay tribute to foreign master while they already paid a compulsory offering to God. However, such a discourse was multiform, it was not universally shared and changed according and conjunctural evolutions sometimes visible, sometime invisible following historical events. Moreover, far from being consubstantial to Ancient Judaism, this idea was product of a political instrumentalization, a rhetorical tool used in order to motivate to insurrection. Born at the time of Maccabees, it was inherited in more or less was by diverse schools in the Roman era. Yet, on the other hand, it is nowhere to beyond speeches, even those most hostile to tribute raised taxes after taking power, the former tribute to their own advantage. By confronting this omnipresence of anti- tax protest in the speeches, with the data on the actual taxation during this period, this book sheds light on the distance between politics and everyday life and endeavours to bring into question some well-accepted elements. For instance, that the tribute was oppressive, that population was impoverished by the foreign exploitation of resources, or that the masters of the region only searched their interests and not the consent of the taxpayers.