Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 277 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782913351073
L'ombre, le double
psychanalyse, philosophie, théorie littéraire, esthétique de l'art
Quatrième de couverture
L'ombre, le double: voici des mots qui semblent à priori indiquer une vision amoindrie, décalée. Pourtant, comme l'écrit Bernard Noêl «ils traversent le suaire, font sourdre la résistance à la dissolution». Certes, ils nous font peur. Sans doute parce que nous sommes des êtres diurnes, de vieux enfants du jour. Cependant, ce qui tend en effet un voile sur les choses pour enchanter les lieux crée une autre dimension à la réalité: le monde se transforme afin que nous le rêvions de différentes manières au moment où la dureté des apparences se confond dans un état de tension et d'abandon où évidence et perte, vie et mort, réalité et rêve deviennent indissociables. Pascal Bouvier et Marta Caraïon nous rappellent ainsi combien et pourquoi l'ombre ne cesse de nous fasciner. Murielle Martin pour sa part analyse comment le principe de la disparition de l'Autre au travers de ses représentations littéraires et artistiques renforce la scène originaire de la création. Pour Anne Isabelle François, le diable une des figures du double démythifiée par la science, devient à partir des Lumières de plus en plus consubstantiel à la personne humaine tandis que Laurence Decroocq montre comment dans l'oeuvre de Huysmans, les personnages paraissent comme les ombres de l'auteur. Éliane Burnet explore les replis de l'ombre chez Francis Bacon, François Granier la Généalogie de l'ombre chez Gérard de Nerval, Pierre Kadi Sosssou la double postulation de l'humain et du divin dans la Bataille d'Arminius de Kleist. Enfin Magali Nachtergael (à propos de Sophie Calle) et Corinne Maury (à travers les films de Naomi Kawase) expose combien l'identité peut se dédoubler à travers divers types d'images «autobiographiques».
Un tel ensemble prouve comment l'ombre et le double ouvrent le réel à ce qui n'est pas simplement la dérive du songe. Gagnant en évanescence, ces mots jouissent d'une paradoxale acuité car ils prennent souvent plus de relief et d'intensité, ainsi comme l'écrit René Quinon, «la lumière n'est rien d'autre que l'ombre qui brûle» et le double un élément de clarté lorsque la flamme de la vie s'éteint, un élément qui garde toujours le dernier mot de notre histoire avant que nous allions définitivement la rejoindre.