Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 160 pages
Poids : 604 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782271052810
L'opinion allemande sous le nazisme
Bavière 1933-1945
Quatrième de couverture
Cette étude des réactions de la population à la politique et à l'idéologie nazies explore la conscience politique de "l'Allemand ordinaire" dans une région de l'Allemagne du IIIe Reich.
Comment l'allemand ordinaire réagissait-il à la politique et à l'idéologie nazies ? Ian Kershaw s'intéresse à la société, à ses réactions, à sa capacité de résistance aux effets du contrôle étatique. Il prend la mesure de la "dissension" à savoir les actions et les attitudes révélatrices d'une critique ou d'un rejet de la politique du régime, il précise les limites et les modalités du "consentement". C'est une approche radicalement nouvelle de l'Allemagne nazie que propose l'auteur, loin de l'image véhiculée par la propagande officielle, d'une "communauté nationale" unie derrière ses chefs.
C'est une approche radicalement nouvelle de l'Allemagne nazie que propose Ian Kershaw. Longtemps les travaux se sont polarisés sur le Führer et les strates supérieures du pouvoir et, dans cette approche "par le haut", ont permis de mieux comprendre les objectifs politiques et idéologiques ou les mécanismes de décision. Très fructueuse, cette démarche s'est quelquefois doublée d'une vision réductrice d'un peuple entièrement sous contrôle. On s'intéressait à la propagande, mais guère à ses effets réels. La nouveauté fondamentale de son étude sur "l'opinion allemande sous le nazisme" se situe sur deux terrains. Il s'intéresse à la société, à ses réactions, à sa capacité de résistance aux effets du contrôle étatique. Il veut prendre la mesure de la "dissension", à savoir toutes les actions et les attitudes qui révèlent une critique ou un rejet de la politique du régime. C'est aussi le moyen de marquer les limites précises et les modalités du "consentement" qui est l'envers de la pièce. Les divers groupes sociaux sont ainsi passés en revue, dans cette Bavière qui lui sert de terrain d'analyse. Et trois thèmes sont privilégiés, la politique socio-économique et les contraintes si fortes de la vie quotidienne, la lutte engagée par le régime contre les Eglises chrétiennes, et les persécutions antisémites. Sa conclusion est hétérodoxe : les préoccupations idéologiques du régime ne correspondent pas à celles de la grande masse de la population. Les attaques contre les traditions et les pratiques religieuses et, plus encore, tous les tracas de la vie quotidienne pèsent d'un poids décisif. "La route d'Auschwitz fut construite par la haine, mais pavée d'indifférence".