Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 317 pages
Poids : 426 g
Dimensions : 14cm X 23cm
ISBN : 978-2-228-90589-3
EAN : 9782228905893
Quatrième de couverture
Dans l'imaginaire des Occidentaux, bercés par les aventures de Tintin dans le Lotus bleu ou par la lecture des Paradis artificiels de Baudelaire, l'opium reste indissolublement lié à la culture chinoise, alors que les Chinois le voient eux comme une drogue par essence « étrangère », symbole des agressions impérialistes dont leur pays a été victime au XIXe siècle à travers les deux guerres qui portent son nom.
Entre 1750, date de l'arrivée massive et illicite de l'opium indien dans les cales des bateaux anglais, et 1950, date de son éradication définitive par Mao, l'opium a posé sur la Chine une empreinte considérable et lui a ouvert les portes de la modernité. Si son succès y fut remarquable à tous les étages de la société, il n'en fut pas moins bref et coïncide avec ce moment où l'empire des Qing en déclin passe sous la tutelle des puissances étrangères.
Dans cet essai brillant et décapant, qui tord le cou à bon nombre d'idées reçues, l'auteur nous donne des clés pour expliquer ce succès inédit. Il sera suivi d'une tout aussi étonnante désaffection, qui s'explique non pas tant par les ravages de ce « fléau » sur la population que par la montée du nationalisme chinois. En définitive, il nous dresse de son rôle un bilan nuancé : si l'opium apparaît de prime abord comme un symptôme de l'affaiblissement de l'État - et non comme une de ses causes profondes -, il contribue vite à son renforcement en devenant une source vitale de revenus. Sur le plan humain, il a un coût indéniable et a pu aggraver certaines famines. Mais il a accéléré l'intégration des ethnies minoritaires de régions pauvres et isolées en leur permettant de disposer d'une production commercialisable. Enfin, il a facilité les échanges commerciaux inter-régionaux et créé les conditions du développement exponentiel de villes comme Hong Kong ou Shanghai.