L'orangerie de Meudon

La Seconde Guerre mondiale vient de s'achever. Jacques, un astronome qui menait avant-guerre une brillante carrière politique, s'est illustré dans la Résistance. Mais, quand sonne la fin du conflit, il se porte volontaire pour une simple mission cartographique dans les Alpes du Sud. Le sort de la région est incertain : le canton de Tende est réclamé à l'Italie par la France.

Dès l'installation de la petite communauté internationale dans un hameau de montagne, Jacques tient scrupuleusement son journal. Il semble s'accommoder de leur isolement et du rituel des relevés topographiques. D'autant qu'un amour s'offre en la personne de Laura, son assistante, une femme belle et énergique.

Cependant, la neutralité de leurs activités scientifiques est troublée par les combats qui opposent les derniers miliciens fascistes réfugiés dans la région et les troupes d'occupation américaines. Les règlements de comptes de la population avec ses collaborateurs obligent certains membres du groupe à affronter leurs indignités passées. Jacques, le seul à avoir fait une guerre honorable, se révèle hanté par ses propres fantômes qui le poursuivent jusque dans ses rêves. Ainsi de la jeune Allemande qu'il aimait en 1940, et qu'il n'a pas voulu suivre aux États-Unis. Alors, comme en un ultime sursaut, il cherche à revoir une troisième femme, croisée autrefois près de l'orangerie de l'Observatoire, à Meudon.

Sur l'implacable silence d'un paysage neigeux, dans une admirable densité de l'écriture, se dessinent les contours d'une situation historique exemplaire et se noue le destin poignant d'un homme qui aurait pu vivre en héros.