Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 294 pages
Poids : 485 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782706819506
Quatrième de couverture
Depuis la critique sévère formulée par Edward Saïd, le «discours orientaliste» est accusé d'avoir légitimé un système de domination de l'Orient par l'Occident, en particulier au XIXe siècle, époque d'expansion des empires français et anglais. Mais cette théorie a elle-même été soumise à la critique, et, malgré l'importance du débat qu'elle a suscité, et dont il faut reconnaître le caractère salutaire, son degré de généralité apparaît de plus en plus problématique.
Le colloque «L'orientalisme des saint-simoniens» (Institut du Monde Arabe, 26-27 novembre 2004) a voulu examiner, en faisant dialoguer historiens, littéraires et historiens de l'art, le rôle spécifique des saint-simoniens dans cette question de l'orientalisme, - mot entendu au sens où Hugo parlait, dans la préface des Orientales (1829), d'une «préoccupation générale» pour les choses de l'Orient. Le désir d'unir l'Orient et l'Occident, exprimé de manière récurrente par les compagnons de Prosper Enfantin, notamment par Michel Chevalier, Émile Barrault et Ismaÿl Urbain, doit être évalué également comme une pratique, dans la mesure où nombre de saint-si-moniens ont séjourné plusieurs années en Égypte, à partir des années 1830, et en Algérie, dans les années 1840 et sous le Second Empire.
À la fois sujets et «objets», souvent transformés eux-mêmes par un Orient ou un Maghreb qu'ils voulaient mettre sur la voie du progrès, les saint-simoniens, malgré l'implication inévitable de certains d'entre eux dans la colonisation (mais qui était véritablement anti-colonialiste au XIXe siècle ?), ont su témoigner d'une véritable ouverture à l'autre. Cette position, qui trouve des échos dans la littérature romantique, et qui a marqué une distance par rapport à toutes les formes de rejet (ethnique, religieux, culturel...), conserve tout son intérêt aujourd'hui.
Michel Levallois et Sarga Moussa