La bataille de l'empereur

La « bataille de l'Empereur », le « Kaiserschlacht », est le nom de code des offensives que l'Armée allemande a menées au printemps 1918, une fois la Russie vaincue, après avoir rassemblé toutes ses forces sur le front Ouest.

Cette reprise de la guerre de mouvement, abandonnée depuis l'automne 1914, a failli emporter la décision, et les Empires Centraux, dont l'influence était déjà prépondérante sur une grande partie de l'Europe, ont été à deux doigts d'obtenir une victoire qui se serait traduite par une soumission sans précédent des démocraties occidentales.

Seule la volonté de quelques hommes et le courage hors du commun de centaines de milliers de soldats, ont réussi à limiter la portée des premiers succès de Ludendorff et à empêcher l'Armée la plus puissante du monde de réaliser ses objectifs stratégiques, ce qui aurait contraint les pays de l'Entente à traiter dans les plus mauvaises conditions possibles.

Ce récit évoque aussi le combat d'un homme vieillissant et malade, représentant d'un pouvoir d'un autre âge compassé et impuissant, face à des hommes de fer et de sang, qui vont mener l'Allemagne à une catastrophe sans précédent, par leur aveuglement et leur obstination.

Ces chefs militaires annoncent le futur triomphe du nationalisme extrême et du populisme, que le pays connaîtra quelques années plus tard.

N'oublions jamais non plus l'ampleur et l'atrocité de ces combats : l'année 1918, on l'a oublié, fut la plus meurtrière de la guerre.