La chair du cerveau

Retrouver les conditions d'un dialogue constructif entre la psychanalyse, la psychologie, la biologie, la psychiatrie et la phénoménologie, exige une description complexe de la construction de la subjectivité.

Disperser le corps en disciplines séparées comme cela aura été fait au cours du siècle a certes conduit à la fécondité de chaque modèle ; car la phénoménologie, la psychanalyse et les neurosciences auront trouvé des terrains féconds dans le corps vécu, l'inconscient et le cerveau pour rendre compte de la complexité humaine. Chaque discipline, ainsi constituée, a cru pouvoir à elle seule non seulement interpréter mais expliquer cette complexité à partir d'un seul modèle. Il faudra attendre l'émergence et le développement des sciences cognitives, sous l'impulsion d'une réflexion précise sur la notion de complexité, pour espérer une intermodularité des modèles dispersés au cours de l'histoire des idées du corps au XXe siècle.

Nous nous retrouvons au début du millénaire devant une opposition stérile de modèles et une mise en parallèle d'explications ; chaque prétendant à la vérité voudrait que son paradigme gagne tant pour prouver la vanité de toute autre perspective que pour renforcer le caractère totalitaire de son explication.

Sans renoncer à une tentation totalisante, nous proposons aujourd'hui de décrire le champ de l'expérience subjective du cerveau dans notre chair.

A travers la diversité des thèmes abordés, cette collection propose le développement d'expressions dissemblables et inédites comme philosophies singulières. Celles-ci, toujours à l'usage d'un seul, s'offrent à d'autres pour de nouvelles possibilités d'existence, parce que être, c'est penser différemment.