Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 83 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 23cm X 30cm
ISBN : 978-2-9531037-1-7
EAN : 9782953103717
La Charte de commune de Compiègne, 1153
Quatrième de couverture
La Ville de Compiègne a la chance de conserver, dans sa bibliothèque un document rare et précieux : la charte de commune que le roi Louis VII lui accorda en 1153.
Ce document est un privilège du roi accordant aux habitants le droit de s'unir par serment, de constituer une communauté avec des règles et des protections mutuelles.
En 2003 la Ville de Compiègne a fêté l'anniversaire de cette commune originelle. Cet ouvrage reprend et augmente les travaux qui avaient été menés pour l'occasion : reproduction de la charte, transcription du manuscrit, traduction du latin, explication du document et du contexte.
Au rez-de-chaussée de l'Hôtel de ville, la salle du Conseil municipal est entièrement décorée de peintures monumentales, oeuvres de Raymond Fournier-Sarlovèze (Moulins, 1836-1916), père de Robert Mortimer Fournier-Sarlovèze, maire de Compiègne. À l'invitation de son fils, il réalisa, avec l'aide de José Vasquez, une série de neuf peintures murales évoquant certains épisodes de l'histoire de Compiègne, dont naturellement « La Remise de la charte de commune aux bourgeois de Compiègne par le roi Louis VII ». Dans celui des bourgeois du groupe central qui se retourne vers le spectateur, on reconnaît les traits du docteur Louis Théry (1865-1938), adjoint de Fournier-Sarlovèze de 1904 à 1935. Ces peintures ont été achevées en 1907.
Les baies géminées sont plausibles, mais elles devaient plutôt être en galerie (toutes à la même hauteur). De la même façon, les pilastres et les arcades laissent penser que la salle serait voûtée ou sous coupole, alors que plus probablement elle devait être lambrissée ou plafonnée.
Le semi de fleurs de lys sur le dais, surtout sur fonds rouge, prête à discussion : le premier emploi connu de ce meuble héraldique date de 1211 (Louis VIII). La couleur d'usage est d'azur.
Il y avait sans doute une estrade, plutôt de bois recouverte de tapis pour isoler du froid. Le dais a la même fonction d'isolation, mais on voit plus couramment le roi dos au feu (il n'y a pas de cheminée ici).
La scène est tout à fait plausible, mais le dessin est très fantaisiste. Au centre le roi, qui paraît beaucoup plus âgé qu'il ne l'était en 1153 (33 ans car né en 1120).
À sa gauche, un évêque qui doit être Hugues de Chamfleury, chancelier du roi, et effectivement évêque de Soissons. Il porte la mitre, qui à l'époque était plutôt un bonnet avec deux cornes. Il est peu probable, dans la réalité, qu'il la portait pour une cérémonie toute laïque. Soissons était le siège épiscopal dont dépendait Compiègne, mais c'est là un pur hasard.
À droite du roi, une jeune femme, la reine sans doute. Mais Louis VII en 1153, divorcé d'Aliénor d'Aquitaine, n'était pas encore remarié. Près de la reine, une jeune garçon, semble-t-il ? Pour l'auteur de la peinture, sans doute le jeune Philippe Auguste, mais celui-ci n'est né qu'en 1165. Et Aliénor n'avait laissé que deux filles, l'aînée ayant 8 ans. La reine-mère, citée dans l'acte, Adélaïde de Maurienne, était beaucoup plus âgée, au moins 55 ans. L'auteur a peut-être pensé à Adèle de Champagne, épousée en 1160, mère de Philippe Auguste. La cour est bien réduite ; autrefois on s'y pressait. Ont dû être présents, au moins, tous les seigneurs cités au début de l'acte. Les bourgeois sont aussi bien moins nombreux qu'ils auraient dû l'être. La garde du roi se réduit, semble-t-il, à un seul homme.