Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 138 pages
Poids : 99 g
Dimensions : 11cm X 18cm
ISBN : 978-2-86432-870-4
EAN : 9782864328704
Les libraires en parlent
"De son couteau à palette le plus long, une truelle souple en miniature, il tira un aplat beurre frais sur la façade du château. Vent et soleil. Frissons. Il était séraphique autant que peut l'être un gros homme, passé cinq heures, face aux Alpes bleuissantes."
En 1873, poursuivi par la haine tenace réservée aux Communards de son espèce, Courbet passe en Suisse pour y digérer sa disgrâce, mettre ses dettes à distances et plonger torse en avant dans les eaux vives. Ce volumineux noceur semble bien décidé à "ne plus attendre la liberté comme un sucre", mais à la découvrir en lui, quitte à s'esquinter au petit blanc et à s'abîmer dans des voluptés tarifées.
David Bosc écrit comme on peint, en utilisant une large palette de couleurs. Ses mots disent avec une justesse flagrante le crépuscule assumé d'un homme épris d'absolu qui n'hésita pas à laisser fondre sa gloire picturale pour se consacrer aux joies primordiales de son humanité débordante. Ce petit livre brille de mille feux et signale à notre appétit de beauté un écrivain précieux, un orfèvre de la langue.
Une merveille !
Quatrième de couverture
L'homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un homme mort et la police n'en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux manigances. Un homme mort qui allait faire l'amour avant huit jours.
En exil en Suisse, Gustave Courbet s'est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a peint, il a fait la noce, il s'est baigné dans les rivières et dans les lacs. On s'émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les bois.
Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux, les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s'égarer, au risque surtout d'être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.
De quel secret rayonnent les années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les spécialistes expédient d'ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint plus rien de bon et se tue à force de boire ?
Ce secret, éprouvé au feu de la Commune de Paris, c'est la joie contagieuse de l'homme qui se gouverne lui-même.