Rayon XIXe et XXe siècles
La dernière visite : l'impératrice Eugénie à Fontainebleau, été 1914

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 63 pages
Poids : 280 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-37289-000-7
EAN : 9782372890007

La dernière visite

l'impératrice Eugénie à Fontainebleau, été 1914


Paru le
Broché 63 pages
préface de Frédéric Mitterrand
Tout public

Quatrième de couverture

Le 10 juillet 1914, devant les grilles du château de Fontainebleau, une petite dame âgée, toute vêtue de noir, courbée mais à l'allure digne, descend d'une automobile. L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, s'apprête à visiter dans le plus strict anonymat l'une des résidences les plus fastueuses qu'elle ait occupée une cinquantaine d'années plus tôt.

En l'absence du conservateur du musée, le brigadier Arthur Vincent, historien érudit du pays de Fontainebleau, se voit confier une mission extraordinaire : assurer à cette auguste voyageuse la visite des lieux.

Conscient de l'événement exceptionnel qu'il vient de vivre, aussitôt la visite achevée, le brigadier prend la plume afin d'en garder intact le souvenir et d'en laisser un témoignage précis.

Soutenue par une documentation riche et inédite illustrant les souvenirs émouvants évoqués par l'impératrice, La dernière visite nous invite à vivre un des moments uniques de l'histoire de France : une personnalité historique, symbole en son temps de grâce et de majesté, déambule avec modestie et mélancolie dans le palais qui a été sa demeure. Contemplant ces intérieurs où voisinaient mobilier en bois doré des frères Jacob et canapés confortables garnis à capitons, cabinets précieux et tableaux de chasse, témoins d'une époque où évoluaient dames en crinolines et hommes en habit, l'impératrice Eugénie se remémore les splendeurs et les tristesses du passé, mais regarde aussi vers l'avenir au moment où le monde s'apprête à rentrer dans le premier grand conflit mondial.

Née María Eugenia Ignacia Augustina de Guzmán Palafox y Portocarrero le 5 mai 1826 à Grenade en Espagne, Eugénie se passionna très jeune pour le récit des épopées napoléoniennes que lui contait son professeur d'histoire qu'elle appelait « Monsieur Beyle », alias Stendhal. Enfant, elle côtoya Victor Hugo chez Madame de Girardin, ou encore l'écrivain, historien et archéologue français, Prosper Mérimée.

Devenue impératrice des Français après son mariage avec Napoléon III à Paris en 1853, considérée comme une des plus belles femmes de son époque, Eugénie intervint dans le domaine social et artistique, soutenant les compositeurs Offenbach et Waldteufel mais aussi la peintre Rosa Bonheur. Sollicitée par Baudelaire pour lever le procès-verbal fait à son intention lors de la sortie des Fleurs du Mal en 1857, le poète reçut d'elle une aide financière.

Elle eut aussi un rôle politique exerçant trois fois la régence de l'Empire lors de la campagne d'Italie en 1859, lors du voyage de Napoléon III en Algérie en 1865, et lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Elle soutint, contre les Anglais, le projet français d'ouverture du canal de Suez et l'inaugura en 1869 avec les principaux monarques européens. Elle poussa à l'invasion du Mexique, aventure qui se solda par un désastre et l'exécution de l'empereur Maximilien. Elle prit parti pour l'Autriche contre la Prusse, avant la guerre de 1870.

Dernière souveraine de France, Eugénie incarna pendant presqu'un siècle la mémoire collective d'une époque. Après la mort de son époux Napoléon III puis de son fils assassiné en Afrique du Sud, elle tomba dans l'oubli. Bien plus tard, elle rencontra des personnalités et artistes majeurs du XXe siècle et Jean Cocteau laissera, au sujet de leur rencontre ces quelques mots :

« J'étais très jeune. L'Impératrice était très vieille. Mon coup d'oeil était donc celui de quelqu'un qui entre et qui regarde vite quelqu'un qui sort. Maintenant je regarde mieux et l'image de la jeune Eugénie de Montijo de Guzman, comtesse de Téba, impératrice de France, coiffée par Félix et habillée par Worth, peinte par Winterhalter au centre d'un cercle de demoiselles d'honneur, plus intimidante que la vieille garde de Napoléon Ier, se superpose à son fantôme du cap Martin. À en croire Hugo, la Cour des Tuileries était une sorte de French-Cancan, et pire. Pour nous, avec le recul, c'est le charme de la Vie Parisienne d'Offenbach, des meubles qui nous émeuvent, Stendhal et Mérimée qui traversent des salons pareils à des serres chaudes où pendent les fruits exotiques des globes du gaz. »

Biographie

Historien de formation, Étienne Chilot a dirigé la communication du centre de recherche scientifique du château de Versailles et est aujourd'hui responsable des éditions du château de Fontainebleau.

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