La Femme séparée

Anne, jeune enseignante qui a renoncé au métier tant qu'elle était mariée, quitte son mari, et, avec lui, les structures conventionnelles, protectrices mais étouffantes d'une certaine société. Dès lors, et pour dix-neuf mois qu'il faut bien appeler de deuil, elle découvre sa marginalité, une solitude qu'elle tâche de combler avec des compagnons parfois encore plus marginaux, plus solitaires.

En même temps, elle cherche à fonder son identité à travers des réflexions, la découverte difficile de ses propres désirs, de sa corporalité, et dans la confrontation avec sa grand-mère, aujourd'hui morte, et qui, vendue à six ans comme servante, lui semble avoir connu les mêmes manques affectifs qu'elle-même.

Malgré les angoisses de ces dix-neuf mois, Anne touche peu à peu à des lieux certes ténus, mais enfin personnels, sur lesquels elle va pouvoir enfin se reconstruire. Ouverture sur la réalité vivante qui lui sera finalement donnée non tant par la capacité de se projeter dans l'écriture que par un miroir de l'oeuvre quand elle puise à l'authenticité.