La force du refus

Ce livre reprend la question posée à propos de la métaphysique, par Theodor W.-Adorno, celle de l'après Auschwitz qui impose au-delà du silence, de se demander s'il est encore possible de philosopher en établissant, les limites d'une pensée qui se voudrait consciente, vigilante et inquiète de ce qu'elle peut engendrer comme idéologie, contre et malgré elle. C'est à partir des auteurs de l'Ecole de Francfort mais aussi en suivant l'enseignement de la philosophie morale de Vladimir Jankélevitch que l'auteur se propose de tracer une pensée des "petites morales", afin de désenclaver la dignité humaine là même où elle semble à jamais avoir été expulsée du destin des hommes. En questionnant l'antisémitisme qui n'est autre qu'un refus de l'altérité qui a mené à la plus haute figure de la barbarie, cette réflexion garde l'espoir que la philosophie peut se poursuivre, malgré "les champs de décombres" que laisse l'histoire derrière elle, si elle fait échec au mal dans ce qu'il a de pire. On se demandera ainsi pourquoi l'homme avec un tel acharnement eut cette volonté de destruction Pourquoi une telle civilisation s'est-elle patiemment attelée à interroger les sciences et les techniques pour construire une nouvelle tour de Babel.