Des rêves suffisamment grands

Pierre Descaves nous décrit toute l'aventure, avec une gouaille entre Rabelais, l'Almanach Vermot et le roman picaresque en écho. D'autant qu'il croque au passage l'Espagne de Zapatero avec une formule: «la trouille verte». Des formules, ce livre en offre d'ailleurs beaucoup sur «la gauche dont l'union cache les divisions, mais pas les ambitions», sur les moeurs («Couchez avec qui vous voulez, mais foutez-nous la paix») ou sur la pénalisation des propos homophobes que Pierre Descaves résume en un éclatant «Après la chasse aux nazis, la chasse aux lazzis».

Chemin faisant, le style Astérix, pour nommer quelques-uns des personnages clefs, avec par exemple «Fouzi la patée» (philosophe), Politicor, Argentor ou Désinformator, ne fait pas oublier ce qu'il y a de dramatique dans le projet révélé.

Docteur en sciences économiques, Pierre Descaves sait bien la raison de cette situation. Le Pacte européen d'austérité budgétaire, consacré à l'article 184 de la Constitution européenne, exige que les déficits publics ne dépassent pas 3 % du PIB. Pour ce faire, on fait la chasse à tous les trous et d'abord à celui de la Sécurité Sociale que l'on bouche en y jetant précisément les personnes âgées. Puisqu'entre la CMU et l'AME d'une part et l'aide aux papys et mamies, le choix est vite fait.

On choisit d'éliminer ceux qui ne peuvent protester. C'est cela que le livre de Pierre Descaves décrit.