La haine des oiseaux

La Haine des Oiseaux

Dans la cité idéale qu'il imagine, Platon tolère les poètes, à condition qu'ils se contentent de chanter des louanges à la gloire de Dieu, c'est-à-dire à la Vérité, c'est-à-dire à l'Éternité. Les autres, ceux qui se placent plus volontiers du côté du mensonge, du côté de l'actualité, du côté de l'évènement, sont condamnés à vivre à l'extérieur de la Cité.

Avec La Haine des oiseaux, Mouron propose une poésie de l'extérieur : il y est question de la guerre qui hante actuellement l'Europe, mais aussi de la hausse du prix de l'essence, de l'inflation, de la propagande, des incendies, des réseaux sociaux, du harcèlement de rue, des influenceuses et des influenceurs, de tout ce qui tisse la trame du monde.

Il s'agit d'une lecture engagée de notre modernité - une lecture qui, loin de placer le poète dans une tour d'ivoire, le convoque au contraire dans la boue sanglante où ses semblables se débattent.