La Marion du Faouët

Marie Tromel, surnommée «La Marion» était une belle brigande, émule de Mandrin et de Cartouche. Elle naquit dans un hameau misérable du Faouët, petite ville du centre Bretagne, aux confins du Morbihan et du Finistère, en 1717 et fut pendue à Quimper le 2 août 1755.

La rousse aventurière s'était juré de sortir de la misère. A vingt lieues à la ronde, elle percevait des dîmes, rançonnait les voyageurs, pillait les églises, mais protégeait ceux qui lui demandaient assistance et leur donnait des sauf-conduits ou des intersignes.

Puissante, elle le deviendra et sa bande (paraît-il, jusqu'à 400 hommes) règnera pendant plus de 15 ans sous ses ordres, puis quinze autres années après sa mort, en accomplissant des exploits de toute sorte.

On la dit intelligente, ambitieuse, dure et méprisante... mais Marion est aussi la femme d'un unique amour. Une grande flamme l'anime, qui explique ses excès et sa révolte. Après le supplice de son amant, Henry Pezron, qui a clamé jusqu'au bout l'innocence de Marion et l'a sauvée, rien ne consolera son désespoir ; ni ses enfants, ni ses trésors, ni la débauche... et c'est en vain qu'elle prêtera serment que "jamais le sang ne soit versé".

Yvonne Chauffin a utilisé, pour écrire son récit, plus de cinq cents pièces d'archives relatives à cette Bretagne du XVIII^ème siècle où revivent, avec des détails savoureux et pittoresques, les paroles, les visages et les attitudes de tous ceux, accusés ou victimes, qui furent mêlés à l'affaire. Mais elle s'est réclamée des "droits imprescriptibles de l'imagination" pour mieux éclairer le visage de Marion et nous faire retrouver, dans son contexte historique, un être de chair et de sang tout proche de nous.