Rayon Ethnologie
La nation malgache au défi de l'ethnicité

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 442 pages
Poids : 630 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782845863040

La nation malgache au défi de l'ethnicité

Chez Karthala

Collection(s) | Hommes et sociétés
Paru le
Broché 442 pages

Quatrième de couverture

Cet ouvrage, issu d'une table ronde sur les rapports inter-ethniques à Madagascar, tenue à l'Université de Paris VII, s'interroge sur le clivage, invoqué à tout bout de champ, entre Merina et Côtiers. Quand a-t-il surgi ? Au bénéfice de qui est-il instrumentalisé ? Comment s'accommode-t-il d'une division quasi officielle de l'île en 18 «tribus» ? Comment s'est constitué l'imaginaire violent de l'ethnicité, combinaison d'une mémoire du ressentiment, de marques de traumatismes historiques bien réels et d'un discours de la victimisation ?

Le travail reconstitue l'apparition des stéréotypes qui ont figé nombre de groupes dès le début du XIXe siècle sous le regard de l'Occident. Mais il montre aussi que le principe de séparer en unissant était déjà la règle d'or des constructeurs de monarchies des XVIIe-XVIIIe siècles. Les «ethnies» seraient alors une dimension ancienne du politique et l'attribution des manœuvres de division au seul colonisateur apparaît bien trop simpliste. De même le dualisme symbolique entre centre et périphérie, Hautes Terres et Côtes, a été une des composantes de l'ancien Royaume de Madagascar avant d'être transcrit dans l'opposition entre Merina et Côtiers.

Les contributions s'attachent enfin à la crise identitaire que traversent les Merina, après s'être liés, deux siècles durant, à l'image idéelle de la grande Nation au point d'éviter de se penser selon les mêmes critères que leurs compatriotes. Certains sont tentés par une dérive raciale, spécifique de Madagascar, lieu de rencontre d'influences africaines et asiatiques. Comme le dit une lettre royale destinée à la reine Victoria : «Mon pays ne fait pas partie de l'Europe, ni de l'Asie, ni de l'Afrique, c'est une île dans les mers et si on le laisse en paix, il continuera à progresser dans le commerce et dans la civilisation».

En promettant l'autonomie aux six provinces composant le territoire de Madagascar, le président Ratsiraka a ouvert la boîte de Pandore. De l'autonomie au chantage à la sécession, il n'y a qu'un pas. Les passions ethniques couvent et l'unité nationale peut être gravement menacée. Faut-il pour autant ramener tous les problèmes de l'île à un ressort ethnique ? La Nation est-elle à ce point fragilisée ? L'Histoire apparaît ici comme une pièce essentielle pour la compréhension des crises contemporaines.

Biographie

Françoise Raison-Jourde, historienne, est professeur émérite à l'Université Paris VII. Elle a dirigé l'ouvrage Les Souverains de Madagascar (Karthala, 1983) et est l'auteur de Bible et pouvoir à Madagascar au XIXe siècle (Karthala, 1985).

Solofo Randrianja, historien, est maître de conférences à l'Université de Tamatave. Il est chercheur associé au Centre d'études africaines de Leiden et a enseigné à l'Université du Natal (Afrique du Sud). Il est l'auteur de Société et luttes anticoloniales à Madagascar, de 1896 à 1946 (Karthala, 2001).

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