Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 163 pages
Poids : 276 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782881824593
Quatrième de couverture
Pierre Voélin aborde, dans une suite de méditations, tantôt brèves et concentrées, tantôt fragmentaires, diverses et inquiètes, les questions les plus actuelles de notre présent en décomposition.
Il attire notre attention sur le sens des mots, l'emploi juste et cohérent d'un langage capable de relier entre eux les hommes, les dieux, le monde. Travaillant au champ de mémoire, il sait que les mots se prêtent au pire mensonge et que c'est par là qu'Auschwitz a commencé.
Il éveille notre vigilance sur la terreur régnante, aussi ordinaire qu'autoritaire, qui brise le temps et la mémoire, tue la sensibilité, compromet le silence et le rêve, même rassure à court terme.
Il propose une manière autre d'être présent au monde : les yeux ouverts sur le proche et le quotidien - merles et moineaux, herbes et poussières des routes -, un souci du silence et de la prière - comme du pain et du sel posés sur la table -, la «recherche d'une vérité de survie».
Il s'appuie, lui, sur l'exemple d'Antigone, de Mandelstam ou de Charlotte Delbo, le vent salubre de Rimbaud, la royauté oblique et secrète de Charles-Albert Cingria. A sa suite, que chacun crée ses propres litanies afin d'inventer un espace solidaire où s'activerait une «main couturière».
D. J.
aux habitants de Sarajevo - pour qu'ils survivent
Une écriture de pierre et de verre, le souffle prisonnier dans le cristal de roche, le mica, la sylvanite - à placer sous le signe de la mémoire, de la survie d'une humanité infiniment blessée.
Ecriture née dans les ruines, y retournant, se déployant à partir d'elles seules. Psaumes brefs, sourdement éclairés par le sang, adroitement reliés, paroles à demi étranglées par le flot des larmes - tant de larmes !
On la voit suivre des yeux la cohorte des vaincus, des humiliés, des offensés. Elle songe le partage des peuples, déportés, assassinés à chaque tournant d'un siècle d'épouvante.
Ecriture qui ne fera pas le deuil, elle, drapée dans l'infini du deuil pour cette raison que «tous les poètes sont des juifs», selon le mot de Marina Tsvétaïeva.
Et pas d'autre sens que celui d'une expiation. Elle longe le silence des victimes. Elle épouse chacune de leurs ombres. Elle demande pardon avec les dents et la glotte des bourreaux.