Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 432 pages
Poids : 690 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782876923775
La parole retrouvée
près de 200 Mosellans racontent leur vie entre 1940 et 1945
Quatrième de couverture
La guerre, les Lorrains du nord connaissent mais ils sont désabusés. Depuis des siècles, on les envahit, on les colonise, on les annexe... Et pour finir, on les ignore.
Sur les souffrances qu'a générées la peste nazie entre 1940 et 1945, des Mosellans avaient certes écrit des pages pathétiques. Mais chacun regardait le malheur à sa fenêtre. On avait ainsi des récits fragmentés : l'expulsé ignorait l'incorporé, l'annexé oubliait le déporté, le transplanté méconnaissait l'interné.
De cette mémoire au goutte à goutte, la France déduisait que ces drôles de Lorrains étaient incapables de prendre du recul sur ce qui leur était advenu collectivement. Comme s'ils souffraient d'un complexe.
C'est pourquoi la plupart des historiens de l'annexion peuvent, aujourd'hui encore, ignorer superbement la Moselle, en ne parlant que des Alsaciens !
Cette ignorance est fâcheuse, car les problèmes d'identité de la Lorraine, coupée en deux par une frontière linguistique, sont bien plus passionnants à étudier que les états d'âme de ses orgueilleux voisins.
A la différence de l'Alsace où le dialecte alémanique est rassembleur, la Moselle reste inhibée par l'ambiguïté de sa double culture, romane et germanique. Ce n'est pas sa faute si deux nationalismes bornés se sont rencontrés sur sa vieille terre de métissage où, dans chaque famille, les grands-mères ne parlaient pas toujours la même langue.
Il était temps que les Mosellans retrouvent enfin la parole pour nous proposer un regard global sur eux-mêmes. C'est fait. Sans rhétorique cocardière, sans préoccupation revancharde, sans commentaire larmoyant, près de 200 témoins que l'âge a soudain libérés, nous offrent un saisissant recueil au terme duquel on se gardera bien de distribuer des brevets de patriotisme.
On peut souhaiter que ce document incontournable ôte à l'avenir, aux Français de l'intérieur, toute envie d'étaler leur ignorance en plaisantant un peu trop facilement sur ceux qu'ils ont osé, trop souvent, qualifier de "Boches de l'est".