La passion de l'humanitaire

La Passion de l'humanitaire

Pendant que j'écris ces lignes, je regarde un petit crayon à bille, posé sur mon bureau. Il y a sept ans, j'ai soigné, à Paris, un jeune homme qui avait été atteint par une mine, en Tchétchénie. La reconstruction de son pied lui avait permis de marcher à peu près correctement. Lors de la dernière consultation, il m'a tendu ce crayon, qu'il avait enveloppé dans du papier métallique entouré d'un fin ruban bleu. Avec un grand sourire, il m'a fait comprendre que c'était pour me remercier. J'ai été tellement ému que je ne savais pas quoi faire. Alors je lui ai pris la main et l'ai serrée pendant un bon moment, un peu à la façon des présidents quand on leur offre quelque chose en présence d'une armée de photographes...

Depuis des années, ces cadeaux extraordinaires continuent de me procurer les mêmes émotions. Qu'est devenue Mai Lan ? Et son père ? Qu'est devenu le jeune Tchétchène ?...

Il n'y a rien qui puisse donner autant de bonheur que ces petits instants de vie.

L'enfance et la vieillesse incarnent les deux temps de la vie des patients qui ont le plus ému le docteur Elberg. Ces textes, fragments d'humanité et instantanés de vécu, en sont le témoignage bouleversant.

Histoires d'enfances courageuses dans des états pauvres ou dévastés, mais aussi de vieillesses dignes malgré la précarité ou l'isolement au sein de nos pays en apparence prospères. Telle est « la vie des autres », aussi démunis soient-ils. Elle repose sur des fondamentaux universels : la solidarité, la maladie, la solitude, la mort...