La Perse des écrivains-voyageurs

La Perse a depuis longtemps nourri les mythes et attiré les voyageurs téméraires. Des premiers empereurs persans défaits par Alexandre le Grand aux fastes de la cour de l'empereur Shâh Abbâs qui rivalisait avec le Versailles de Louis XIV, ce vaste pays de hauts plateaux a toujours possédé un patrimoine exceptionnel, suscitant bien des jalousies. A la fin du XIX^e siècle et au début du XX^e, alors que la vieille dynastie des Qädjârs vacillé et que le pays hésite à plonger dans la modernité, une poignée d'écrivains intrépides tente la grande aventure à travers le pays du poête Hâfez. Parmi eux, Pierre Loti, Robert Byron et Annemarie Schwarzenbach s'imposent par leur vie et le style de leurs récits. Les regards radicalement différents qu'ils posent sur la Perse permettent de saisir quelques-unes des multiples facettes de ce pays mystérieux. Le récit de Pierre Loti est hanté par le souvenir flamboyant de la Perse du XVII^e siècle et de sa capitale ispahan, dont le raffinement et la délicatesse s'incarnent à merveille dans les miniatures persanes. Chez le Britannique Robert Byron, la Perse prend des accents plus austères, à travers une quête architecturale sur les origines de l'art islamique, tandis que l'écrivain suisse Annemarie Schwarzenbach se laisse envoûter par la démesure et la magnificence des paysages montagneux de ce pays merveilleux. Frédéric Ramade nous propose de suivre ces trois regards sensibles et curieux, magnifiquement traduits par les photographies d'Alexandre Bailhache, pour découvrir dans ses moindres subtilités une culture injustement oubliée.