La pontonnière de l'île d'Arz

La pontonnière de l'île d'Arz

Quand on passe une partie de sa vie sur une cale de débarcadère, c'est peu de dire que l'on voit bien des gens et qu'on sait bien des choses. Pendant dix-huit années, de 1936 à 1954, Francine Talhouëdec sera le témoin de la vie des siens sur l'île d'Arz et de sa transformation après la guerre, de la fin des marchands ambulants au début du tourisme et des vacances. Elle sera aussi celle qu'il était impossible d'ignorer quand on accostait à Béluré, celle dont la présence rassurait comme rassurent ces paysages qui demeurent et font croire à l'éternité. Avant-dernière pontonnière de la jolie voisine d'Arradon et de l'île aux Moines, Francine Talhouëdec fait partie de ces femmes qui n'existent plus guère aujourd'hui et dont le souvenir s'est imprimé dans l'histoire de leur milieu et de leur époque.

L'auteur a laissé s'exprimer Anne-Marie, la fille de Francine. Son parlé rude et tendre à la fois fait tout le sel et le charme de ce texte ordinaire, plein de cette vie et de cette chaleur qui sont l'humanité de nos racines.

Quand on vif foute l'année et depuis longtemps sur les bords du golfe du Morbihan, on échappe difficilement aux hommes et aux femmes qui l'ont fondé. Anne Marcus ne fait pas exception quand elle revient ici à ses premières amours, attentive à la parole d'une fille pour sa mère et à son désir presque avoué, au-delà de la fuite du temps, de prolonger la vie et les jours d'autrefois. La pontonnière de l'île d'Arz est le troisième ouvrage d'Anne Marcus, après Le coeur à rire et Anna de Gréven.