La première extase

Quelle est donc cette jeune femme qui voit dans la maladie et la mort l'accomplissement de sa sainteté ? Même si son nom n'est jamais prononcé, c'est bien de sainte Thérèse de Lisieux qu'il est question. Au lieu de proposer une reconstitution historique de ce personnage fort singulier, Elisabetta Rasy décrit le cheminement, les naïvetés et la fragilité d'une toute jeune fille qui avait en horreur l'apparat de l'Eglise et ne visait que la disparition de son corps. Dans sa quête de réconciliation entre l'âme et le corps. Thérèse confond son mal (elle est hémoptysique) avec ce qu'elle appelle sa «première extase». Le lien fantomatique et souvent morbide que ce personnage entretient avec la réalité objective ou intérieure n'est pas seulement un problème religieux. C'est aussi un problème littéraire qui permet à l'auteur de passer insensiblement d'une psychologie caractérielle à une vision du monde envoûtante.

Ce livre a été accueilli par une critique enthousiaste en Italie et a reçu également le Prix Mondello en 1985.

«Le livre d'Elisabetta Rasy... est une méditation sur la sainteté spécifique de Thérèse, l'histoire intemporelle d'une expérience extréme, à la fois humble et terrible, la description d'une condition intérieure qui sort du cadre habituel de la psychologie, de l'histoire, ainsi que des institutions religieuses.»

Giorgio Manganelli