La première marche

À l'époque où se passe celte histoire, on considérait traditionnellement que la première marche de la réussite sociale, c'était évidemment le certificat d'études primaires.

Ceci est donc l'histoire du certificat d'études du petit Georges, de sa préparation dans une école primaire d'un village du Sundgau, en Alsace, et de son magnifique ratage à Grenade-sur-Adour dans les Landes.

Nous sommes en 1939. Dès le premier jour de guerre, tous les villages alsaciens situés le long du Rhin sont évacués. Pour de nombreuses familles c'est l'exode vers le sud-ouest, vers l'autre bout de la France. Où la vie continue tant bien que mal dans une lente fraternisation entre deux communautés aussi différentes que la landaise et l'alsacienne. Mais aussi avec ses échecs, en particulier à l'école, où la rivalité entre la laïque et la libre finit dans la déconfiture le jour du certificat d'études.

Puis c'est le retour, en 1940, dans une Alsace occupée par les Allemands, où la vie continue également, sous la menace et à l'ombre de la croix gammée, jusqu'en 1945. Y compris, bien sûr, à l'école. Car le petit « Schorschlé », pris comme tous les autres dans ces chambardements linguistiques et politiques, doit continuer malgré tout à viser la première marche.

Qu'il finira quand même, un jour, par atteindre.

Cette histoire, exemplaire et alerte, des tortueuses et cocasses pérégrinations scolaires d'un jeune Alsacien, est racontée avec sobriété et un brin d'humour, comme prise sur le vif, malgré le fond tragique des événements.

L'arrière-plan du récit touche au destin même de l'Alsace, région frontalière déchirée entre deux pays, deux cultures. Il donne à réfléchir sur le rôle d'une Alsace authentique et bilingue, trait d'union entre deux nations.