Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : VIII-253 pages
Poids : 360 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782130538745
La priorité du juste
éléments pour une sociologie des choix moraux
Quatrième de couverture
L'avènement des sociétés modernes est le fruit d'une révolution morale consistant à accorder la priorité au juste sur le bien. Autrement dit, pour les Modernes, la voie légitime de sortie d'un conflit fait passer l'effort pour s'entendre et vivre ensemble avant les convictions privées de chacun quant au bien. Malgré cela, les sciences sociales se sont généralement gardées de prêter aux individus une pleine capacité de réflexion sur l'ordre social qu'ils créent. Pour sortir des impasses qui en résultent et proposer une approche renouvelée des choix moraux, cet ouvrage s'organise autour de deux interrogations principales.
En premier lieu, comment raisonne un acteur qui s'efforce d'accorder la priorité au juste ? L'étude d'un sondage sur des opinions économiques permet d'éclairer les raisons d'un «spectateur équitable» et d'observer que celui-ci s'affirme particulièrement dans les cas où les intérêts et l'ambition d'imposer sa conception du bien pèsent peu. Les justifications de ce spectateur sont efficientes parce qu'elles reposent sur des arguments susceptibles d'être endossés par tous. En rendre compte suppose toutefois de s'appuyer sur une théorie des motivations qui, sans rejeter le rationnel, n'oublie pas le raisonnable qui l'encadre.
En second lieu, quel principe de justice un acteur cherche-t-il à mettre en oeuvre lorsqu'il accorde la priorité au juste ? Résumé en quelques mots, ce principe se ramène à celui d'une justice comme accord unanime sur des règles impartiales pour surmonter un conflit. En examinant la logique qui le sous-tend nécessairement, on perçoit mieux que c'est toujours pour en évincer les exigences que les théories concurrentes de la justice (libertarisme, utilitarisme ou communautarisme) se heurtent à de fortes objections.
Au total, ce principe est au fondement de la cohésion sociale et, contrairement à ce que son ancrage ferme sur la liberté pourrait laisser supposer, il ne s'accommode d'aucun relativisme moral.