Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 157 pages
Poids : 160 g
Dimensions : 13cm X 19cm
ISBN : 978-2-02-098251-1
EAN : 9782020982511
La privation de l'intime
mises en scène politiques des sentiments
Quatrième de couverture
Depuis quelques années, les politiques nous entretiennent d'eux-mêmes, en partie pour ne plus avoir à parler de nous. De quoi ces mises en scène de l'intime sont-elles le symptôme ? La «pipolisation» n'affecte pas seulement la politique, mais l'intime lui-même, qui se trouve dévalué d'être ainsi donné à voir. L'intime désigne l'ensemble des liens qui n'existent que pour autant qu'ils sont soustraits au regard social et à son jugement. Ces liens sont le support d'expériences qui, contrairement à ce que l'on dit le plus souvent, ne sont pas sans rapport avec la démocratie.
La privation de l'intime est d'abord sa «privatisation», c'est-à-dire sa confusion avec les propriétés du Moi. L'intime n'est pas le privé parce qu'il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants où le sujet prend le risque de se perdre.
On découvrira que la préservation de l'intime est aussi une manière de ne pas rabattre la démocratie sur une société de propriétaires. Michaël Foessel interroge les ambivalences de la modernité libérale qui invente l'intime et l'identifie presque aussitôt avec le privé. De là des questions inattendues : la démocratie doit-elle être sensible pour demeurer démocratique ? L'intime peut-il figurer au rang d'idéal commun ? Dans quelle mesure l'amour est-il un sentiment politique ?