La promesse

Marie, petite fille entourée d'une famille aimante, grandit dans un quartier où la vie s'écoule paisiblement. Soudain, c'est le bouleversement : mobilisation, exode, Occupation... et le père qui abandonne brutalement le domicile familial. Entre rires et larmes, Marie nous fait part de son espoir de voir revenir ce père inconstant et pourtant adoré, tout en décrivant la vie quotidienne de cette époque troublée - les couvre-feux, les nuits inquiètes dans les caves humides, mais aussi les séances de cinéma, les séjours à la campagne... Malgré la gravité du sujet, l'auteur conduit avec finesse son récit sur le mode allègre d'une petite fille qui mord la vie à belles dents.

Les joies et les peines de Marie, délaissée par son père à la veille de la guerre.

Notre appartement est une glacière. Avant d'éclairer l'entrée, il faut accrocher les rideaux de la défense passive dans la cuisine et la chambre, le reste étant condamné. On a fabriqué une perche et parfois c'est moi qui suis de corvée. L'autre soir, on a oublié et on a entendu un grand coup de sifflet dans la rue. C'était pour nous. Quelques minutes plus tard, une grêle de coups de poing s'abat contre la porte.

« Alors, vous pouvez, pas éteindre votre lumière ? » dit le monsieur déguisé en flic.

Après son départ, nous nous tordions de rire toutes les deux. Les coups de sifflet, c'était pour nous ! Il y a si longtemps que je ne l'aie vue rire.