Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 173 pages
Poids : 320 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782800411293
Quatrième de couverture
La pudeur n'est pas réductible à une dimension anthropologique, psychologique, sociale, historique. Elle déborde.
On peut faire une analogie avec le langage, qui est aussi un excès par rapport à ces représentations, car il y a une disposition fondamentale, une capacité de l'homme à faire sens. La pudeur exprime la volonté de l'homme de se révéler, de se manifester. C'est une parole plurielle, ambiguë, ambivalente.
La pudeur n'est pas un mouvement frileux ou craintif, mais l'expression de la vulnérabilité de l'être. Elle n'est pas rétention égoïste, mais souci de celui qui se garde pour l'avenir. Son retrait est ouverture et accueil, sa retenue signe de respect.
Si la pudeur prend soin du corps, ce n'est pas que la nudité soit honteuse, mais trop estimable pour être banalisée. La pudeur est un don qui n'abandonne rien.
La pudeur est innée mais ne s'apprend qu'en communauté. Elle est à la fois naturelle et culturelle, spontanée et consciente. C'est une savante naïveté.
La pudeur ou l'être discret accueille la parole des philosophes (Platon, Aristote, Nietzsche, Scheler, Soloviev, Jankélévitch), des écrivains (Balzac, Senancour, Stendhal) et des penseurs (Joubert, Blanchot, Bataille).