Collection(s) : Textes, documents, études sur le monde byzantin néohellénistique et balkanique
Paru le 01/01/2008 | Broché 301 pages
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Ce livre propose une réflexion sur la création musicale savante en Grèce pendant la période qui s'étale du début du XIXe siècle à l'entre-deux-guerres, en suivant la naissance et l'essor du concept de la grécité. Comme bien d'autres mutations culturelles de cette époque, l'aspiration à une création musicale savante à caractère national s'engage aussi dans le miroir romantique où le monde néohellénique contemple la culture populaire. L'«invention de la tradition» offre dans ce cadre la source d'une koinè musicale, qui finit par porter un vieux langage oral au-delà de ses limites ; qui assure les symboles de la nouvelle ère, solidement construits sur les valeurs du passé ; qui établit un réseau d'hégémonismes culturels, desservant en même temps le règlement des rivalités personnelles qui en résultent. Dans l'imaginaire collectif, la musique populaire devient alors un dépositaire sacro-saint de valeurs esthétiques, figurées par une construction complexe de stéréotypes. L'École nationale de musique finit ainsi par monopoliser les esthétiques et les idées durant la première moitié du XXe siècle, et impose son impact bien au-delà de cette ère, affectant aussi la quête de la modernité.