La religieuse

En 1760, Diderot imagine qu'une religieuse fait appel par lettre au marquis de Croismare pour l'aider à se faire relever de ses voeux. Suzanne Simonin, enfermée dans un couvent sans vocation, raconte sa vie et ses voeux forcés... Inspiré de faits réels, ce roman, publié à titre posthume en 1796, défend le droit de chacun à disposer de lui-même et condamne l'aliénation religieuse.

« Je ne crois pas qu'on ait jamais écrit une satire plus effrayante des couvents », avouait Diderot. « Je n'ai vu aucune personne entrer en religion sans inquiétude ; mais je n'ai éprouvé sur aucune autant de trouble que sur vous ». « Mais si je ne trouve point un époux, est-il nécessaire que je m'enferme dans un couvent ? » « Est-ce de votre plein gré et de votre libre volonté que vous êtes ici » ? Je répondis, « non » ; mais celles qui m'accompagnaient répondirent pour moi, « oui ». « Promettez-vous à Dieu chasteté, pauvreté et obéissance ? » « J'hésitai un moment ; le prêtre attendit, et je répondis : « Non, monsieur ». « Qu'est-ce qu'on demande de vous ? Que vous preniez le voile ? Eh bien ! Que ne le prenez-vous ? A quoi cela vous engage-t-il ? A rien, à demeurer encore deux ans avec nous. On ne sait ni qui meurt ni qui vit ; deux ans, c'est du temps, il peut arriver bien des choses en deux ans « Je tremble que vos voeux ne soient résiliés, et qu'ils ne le soient pas. S'ils le sont, que deviendrez-vous ? Que ferez-vous dans le monde ? »

Le roman est complété par plus de 150 portraits de religieuses réalisés avec diverses techniques par l'auteur de bande dessinée pascal croci.