La représentation et ses crises

Un rapide état des lieux permet de le constater : la représentation, le mot, l'idée, la chose a fait et fait encore l'objet d'un réexamen problématiquel. Comment mieux souligner la crise du politique et y remédier qu'en comprenant les insuffisances et les contradictions de la représentation, les abus qui constituent son double-sens. Toute représentation donne à voir sensiblement une absence et en même temps elle est exhibition d'une présence. Médiation par une image substitutive qui remplace, elle est aussi incarnation plénière d'une totalité, présentation publique d'une être. Comment ne pas prendre la proie pour l'ombre ? Comment éviter le risque de manipulation et de mystification qui fait confondre la chose et sa représentation, l'être et ce qui en tient lieu ? Inversement, maintenir lucidement la distance n'est-ce pas creuser la plaie vivante et entretenir les médiats du divorce ? Refuser la médiation et les délégations de pouvoir qu'elle autorise n'est-ce pas se condamner aux illusions mortelles de l'immédiateté ?

Le livre proposé ici se donne pour ambition d'analyser les domaines constitutifs de la représentation et leurs enjeux stratégiques. Aussi bien leurs origines conceptuelles que leurs généalogies critiques, leurs sources esthétiques sur leurs fondements ontologiques. Par ailleurs, plusieurs moments historiques ont été privilégiés (hobbésien, hegélien, post-hegélien et phénoménologiques). A des titres divers, ils se révèlent décisifs pour affronter les apories de la représentation.