Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 457 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782503513546
La retraite et le sacerdoce chez Grégoire de Nazianze
Quatrième de couverture
Cet ouvrage entend réviser la lecture traditionnelle du Nazianzène qui a "plaqué" sur son oeuvre l'opposition, anachronique, d'un monachisme identifié à la vie contemplative et retirée et du sacerdoce. Grégoire de Nazianze (330-390) définit au contraire le "moine" par une monotropie et une "étrangeté au monde" essentiellement intérieures qui n'exigent d'autre "solitude" que le célibat, privilégie un monachisme intégré à la communauté ecclésiale et une vie philosophique "mixte", et, finalement, se fait l'apologiste du moine-évêque comme parfait "philosophe". Sa vocation d'orateur et d'écrivain s'inscrit dans ce sacerdoce ascétique et offre deux substituts de l'anachorèse: par la périautologie en chaire - c'est une des clefs de son penchant autobiographique - comme par le labeur silencieux de l'écriture, il s'isole comme pur individu-en-relation-à-Dieu qui condescend à exercer le magistère du Verbe par charité spirituelle. Moine-évêque, Grégoire ne fut pas non plus évêque malgré lui, comme ont pu le faire croire les apologies des ses "fuites" du sacerdoce, ni ce contemplatif égotique, frileux et hypersensible qu'on a cru voir dessiné par les postures rhétoriques de l'autoapologie (en martyr) et de la diatribe. Tout, dans sa vie, et même avant sa naissance, dessine au contraire une véritable vocation active, et dans les turbulences de sa carrière ecclésiastique auxquelles il a fait front, la retraite joue un rôle éminemment tactique.
Chaque fois qu'il a semblé nécessaire, ce livre offre, en début de partie ou de chapitre, de précieux aperçus documentés du contexte social et culturel (sur la (...) et la (...), l'oralité et l'écrit, la (...) et le christianisme, l'autobiographie, la mobilité sociale) qui sont souvent l'occasion d'apports personnels de l'auteur. Permettant de faire le point sur les travaux consacrés à un homme que, en dépit de l'épithète de Théologien qu'il partage avec le seul saint Jean, on a longtemps cantonné au rôle du "littéraire" parmi le trio des Pères cappadociens, mais dont on commence à mieux mesurer la contribution doctrinale, il intéressera sans doute également les spécialistes du monachisme, de l'histoire du dogme et les biographes de Basile de Césarée.