Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 340 pages
Poids : 529 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-343-12749-1
EAN : 9782343127491
La Révolution française et les complots imaginaires
Quatrième de couverture
La Révolution française et les « complots imaginaires »
L'an 1793 fut riche en complots dénoncés ; les uns, vrais et les autres, inventés. Puis thermidor révéla le plus imaginaire des complots : Robespierre s'apprêtait à établir sa dictature, après qu'il eut tyrannisé la Convention, régné sur les Comités, et forgé l'opinion publique. L'assassinat du tyran et de ses complices fut salué comme la victoire de la liberté et la fin de la Terreur. Progressivement, les honnêtes gens sortirent de l'ombre où la peur les avait rejetés, les crimes commis au nom de la Convention furent dénoncés par elle comme odieux et châtiés comme tels. Carrier, Le Bon et bien d'autres furent stigmatisés par les vainqueurs, Bourdon, les deux Merlin, Legendre, Fouché, Tallien, Fréron, tous anciens terroristes et coupables des mêmes crimes qu'ils imputèrent aux « terroristes impénitents ». Le doux Barère, Léonard Bourdon, tous ceux qui avaient adulé Robespierre et prospéré à son ombre, déclarèrent qu'ils l'avaient toujours considéré comme tyran.
Toute période de bouleversement met en évidence l'énorme machinerie des rumeurs, des ouï-dire, des jugements hâtifs, des emportements grégaires ; mais ce qui, dans les temps ordinaires, reste presque inoffensif parce qu'indolore, se change, lorsque l'institué s'effondre, en instrument de pouvoir. Les plus habiles y excellent ; les plus nombreux en sont dupes. Car la notion de vérité se confond, comme toujours, avec celle d'opinion ; mais l'« opinion vraie » produit ses ravages lorsque le plus beau parleur, le plus téméraire menteur et le plus hypocrite dénonciateur sont la loi et l'ordre. Mais il nous faut distinguer : cette suite de complots supposés, fondés ou non sur des ennemis en action qu'il faut empêcher de nuire, est un moyen essentiel d'élaboration de pouvoirs et de mise en place d'instruments politiques. Autre chose est l'édification du mythe qui procède de ces croyances, dénonciations et peurs qui modèlent l'événement.