Rayon Histoire locale et régionale
La rue Pigalle... La place... : la ville aimante se meurt

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 111 pages
Poids : 158 g
Dimensions : 13cm X 22cm
ISBN : 978-2-917411-50-6
EAN : 9782917411506

La rue Pigalle... La place...

la ville aimante se meurt


Collection(s) | L'air de Paris
Paru le
Broché 111 pages

Quatrième de couverture

Festif, ludique, patrimonial, touristique etc., Paris est devenue cette ville »désarmante de bêtise » qu'annonçaient les Histoires de la nuit parisienne de Louis Chevalier dès 1981. Tout beaux qu'ils soient dans les vitrines, les beaux livres sont cois sur Paris en tant que Paris.

Paris, Claude Dubois est le dernier à réellement en parler.

Après La Bastoche et La rue Saint-Antoine en 2011, il attaque 2012 avec La rue Pigalle... La place... La ville aimante se meurt. Cette fois, l'historien et ex-Titi du Figaroscope démarre sur des souvenirs personnels récents. 2009 : la splendide, ondulante et mystérieuse Aleks rencontrée dans un bar à deux baisers de là...

Claude Dubois aime le coin place-rues Pigalle et Frochot. 1896, Léautaud y rejoint ses amies glanes. 1903, Maurice Chevalier s'y fait déniaiser et, 1911, Fréhél, délaissée par Maurice, veut le tuer. L'amour délétère de Chevalier et de Fréhél, c'est Pigalle. Les passions et les frasques de la Fréhél d'avant 1914 symbolisent cette « ville aimante » qui entête Dubois. Comment oublierait-il Germinie Lacerteux, Nana, la Sapho d'Alphonse Daudet, la Fernande de Carco, la Carlotta d'Aragon ou Jeanne Cordelier ?

Après la littérature et les dames, la réalité et ces messieurs du milieu. 1930, quand Papillon bute Legrand, boulevard de Clichy, les Corses sont déjà les rois de la mandoline qui tousse... Spécialiste du fait-divers, Dubois en détaille quelques-uns, il y en a eu tant à Pigalle.

Fidèle à feu son ami Louis Chevalier, Montmartre du plaisir et du crime, Claude Dubois raconte Pigalle autant de manière érudite qu'empirique. En 1963-64, à ses débuts dans le maquereautage, Michel Ardouin alias Porte-Avions, l'équipier de Mesrine, remonte la rue Pigalle. En 1870-71, Victor Hugo aussi : il suit, jusque chez elle sur la butte Montmartre, Zoé, femme de trottoir... La rue Pigalle... La place... La ville aimante se meurt réserve d'autres surprises. Par exemple Sidney Bechet, pionnier du jazz à Pigalle, jouant du pistolet en 1928...

Qu'il parte sur les traces d'Hugo, d'Halévy, de Fréhel, de Carco, de Bechet, de Kessel, de Cordelier ou se la fasse coquette au Narcisse avec Gégé le Catcheur, Dubois transmute l'histoire en une sorte de roman haletant, parfois presque de « Série noire ». Toutes vraies, les anecdotes d'hier ou d'aujourd'hui qu'il livre enluminent Pigalle d'éternité. Dubois sait manier l'argot, il est rigolo. Mais grave à répéter cette simple phrase de la belle Aleks, son leitmotiv :

- C'est important, les lieux...

Claude Dubois est sans espoir pour Paris. Il n'empêche : sa Rue Pigalle... La place... La ville aimante se meurt est inspirée. Et instructive pour les chagrins de Pigalle et de la Grand'Ville : Sébastien Lapaque ne l'a pas surnommé « Le Levi-Strauss de la plèbe » pour rien.

L'Air de Paris est un film de Marcel carné de 1954. Une oeuvre qui, aux yeux du grand historien Louis Chevalier, illustrait au mieux le Paris de ce temps. Petites gens et gens de la haute s'y croisent, des liens inattendus s'y nouent. Le film est en noir et blanc, mais, au Central, la salle de faubourg Saint-Denis où boxe Roland Lesaffre entraîné par Jean Gabin, des vertes et des pas mûrs tombent du poulailler, l'Arbre de Vie de l'endroit. L'âme du peuple de Paris, Paname, quoi.

Aujourd'hui, je reprends L'Air de Paris pour créer une collection qui a pour objectif de « redonner un coup de gonfleur » à un Paname « à plat », pour argoter un peu. D'instiller du sang neuf à un Paris anémié, en privilégiant l'anecdote et la vie au détriment de l'histoire figée. L'Air de Paris animerait remettre la rue et ses grouillements à l'honneur. Bref, présenter des textes dont l'esprit épouserait celui du film de Carné.

Claude Dubois a inauguré L'Air de Paris avec La Rue Saint-Antoine, une rue au passé et au présent fourmillant d'historiettes, terme cher à Tallemant des Réaux au XVIIe siècle. Il continue aujourd'hui avec La rue Pigalle... D'autres rues, d'autres quartiers suivront : la rue de Lappe, la rue Saint-Denis, la rue Mouffetard... La liste est longue, Paris a du répondant.

Photo de couverture :

Fréhel à 14 ans

« La gueusaille, cela me plaît. Les gens du milieu sont francs. J'ai assisté à de nombreuses bagarres. Je frappais du poing comme les autres. S'il y avait des affaires à régler, nous allions au petit jour au bois de Boulogne, où les Argentins de l'Abbaye de Thélème se rendaient pour assister aux combats. »
Fréhel, La Rampe, avril 1931

Avis des lecteurs

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