La ruelle bleue

«La brume bleuâtre, à son comble, s'atténua, c'était maintenant un vague air oscillant, coloré en bleu. Mars, après avoir quitté le toit des Baccanelli, s'aventura, qui sait si c'était pour s'y égarer ou y sombrer, dans la vallée au pied de Mineo. Nous étions plongés dans une nuée cendrée, dont n'émergeaient que nos têtes. Je sentais l'haleine douce du larynx de Nina, je ne la voyais plus. Une voix masculine, après tant d'autres mêlées dans un brouhaha de sons variés, dit : "Il y a le néant, rien que le néant."»

À la fin des années vingt, le fils du tailleur de la petite ville de Mineo, au sud de Catane, découvre le monde en compagnie de ses frère et soeurs. La ruelle dans laquelle se trouve leur petite maison et la campagne où ils passent l'été sont le théâtre de leurs émerveillements, de leurs terreurs, de leurs facéties. Un monde disparu renaît dans la mémoire d'un poète.