La seconde après-dînée du caquet de l'accouchée

Souvent anonymes, les écrits facétieux déferlent par centaines sur le règne de Louis XIII, suscitant plus d'un millier d'éditions distinctes: un phénomène de librairie jusqu'alors inégalé.

Ancrées ou non dans l'actualité, ces pièces de belle humeur traduisent la richesse de langages littéraires qui s'épanouissent en toute liberté avant l'arrivée de Richelieu aux affaires. Qu'on en juge par exemple à travers l'exubérant verbiage du Desespoir de Zani Corneto (1619) ou la fantaisie bigarrée du Restaurant des constipez de cerveau (1621).

D'autres aussi, parmi ces facéties, nous ouvrent des perspectives nouvelles sur cette France du premier XVII^e siècle, plus vraiment renaissante et point encore classique. N'y a-t-il pas ainsi un plaisir d'archéologue à exhumer, dans La Seconde Après-disnee du caquet de l'acouchee (1622), ce qu'une société de dames parisiennes exhibe - en toute impudeur - de ses codes, de ses comportements et de ses mentalités? Ou bien encore à décrypter les potins fielleux que charrie non sans bel esprit l'auteur des Hipocondriaques de la Cour (1624)?

Pour la plupart méconnues, les dix facéties présentées ici reflètent la variété d'un corpus impertinent et capricieux. Grâce à une enquête attentive, menée tant sur leur foisonnant lexique que sur les contextes historiques ou épistémologiques de leur rédaction, on a rendu à ces oeuvres toute leur fraîcheur d'antan...