Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 371 pages
Poids : 685 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782051019620
La sensibilité dans la Suisse des Lumières
entre physiologie et morale, une qualité opportuniste
Quatrième de couverture
La sensibilité dans la Suisse des Lumières
Entre physiologie et morale, une qualité opportuniste
Dans son double sens, physiologique et moral, la sensibilité se situe à l'intersection des curiosités scientifiques et philosophiques les plus vives des Lumières. Les savants et les médecins interrogent avec acuité les impressions sensorielles, tentant de comprendre la solidarité des phénomènes physiques, psychiques et intellectuels dans le sujet humain. Les philosophes, les moralistes, les écrivains illustrent quant à eux cette disposition du coeur et de l'âme qu'est la sensibilité morale, définie comme la faculté d'être ému, d'éprouver de la compassion, de se sentir prédisposé à la bienfaisance.
La recherche dix-huitiémiste appelle de ses voeux, depuis quelques décennies, des études transversales et croisées, qui prennent en compte l'apport des diverses cultures nationales à la constitution de ce tissu d'idées qu'on nomme Lumières. La contribution de la Suisse à la pensée et à la diffusion des Lumières a déjà été mise au jour par d'importants travaux, monographiques pour la plupart. Les productions intellectuelles suisses, et notamment francophones, ne sont toutefois pas encore entièrement défrichées et explorées.
En focalisant leur attention sur les définitions et les usages de la notion de sensibilité dans les discours savants et les oeuvres littéraires, les études réunies dans ce volume ont l'ambition de montrer en quoi la Suisse de la seconde moitié du XVIIIe siècle, telle une chambre d'échos, a répercuté, diffusé, et souvent prolongé les idées de l'Europe des Lumières. Avec des figures comme Jean-Jacques Rousseau, Charles Bonnet, Samuel-Auguste Tissot ou Albert de Haller, accompagnés d'une foule d'auteurs et de penseurs moins prestigieux mais souvent extrêmement productifs, la réflexion suisse sur la sensibilité participe à la passionnante histoire de l'homme des Lumières, se libérant de la tutelle des forces unes et souveraines - Dieu, l'âme, l'autorité de droit divin ; mais s'inquiétant de la richesse foisonnante du corps sensible, ou des ambiguïtés d'une morale du sentiment.