Rayon Littérature française
La septième face du dé

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 159 pages
Poids : 235 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-9541059-3-2
EAN : 9782954105932

La septième face du dé


Paru le
Broché 159 pages
postface de Sandra Álvarez de Toledo

Quatrième de couverture

La Septième face du dé est le second roman de Fernand Deligny après Adrien Lomme (si l'on excepte un roman policier, Anges purs, publié sous le pseudonyme de Vincent Lane).

Du fond de son bureau de Graniers, à Monoblet (Cévennes), parmi les enfants autistes du réseau qu'il a fondé en 1968, il retourne à l'asile d'Armentières où il a vécu et travaillé comme instituteur puis comme éducateur pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le point de départ du roman est une énigme : Gaspard Lamiral, « le Roi, la pièce maîtresse autour de laquelle se joue toute la partie » (Roger Gentis), a disparu sur le champ de bataille, en 1917. En 1930, à l'époque où le roman a lieu, il est , au milieu de la cour de l'asile, aussi fou qu'un fou peut l'être, perdu dans sa mémoire.

D'autres personnages traversent le récit, dans cet asile où le temps ne passe pas, où les bâtiments sont posés sur le sol de scories noires comme sur une mer d'huile. Tous sont des spectres de Gaspard Lamiral ; ils se nomment Dernouville (le surveillant-chef, dit « l'amiral », Demeulenaere, Delannoy, Delarane... Manque Deligny.

Pour tenter de rejoindre Gaspard Lamiral dans l'antan, le narrateur, qui est instituteur à l'asile mais habite sur la Grand Place, décide d'entrer dans l'asile, et d'y mettre en scène leurs retrouvailles. Le temps bref de la scène durant laquelle Gaspard Lamiral est resté assis en face de lui, une main « posée sur le dos, morte comme ces fleurs de mer qui restent sur le sable quand la marée est repartie », sa silhouette s'est inscrite, projetée sur le « pan de lumière » du mur de la chambre. Autant dire sur la page.

Entre polar et récit psychanalytique, ce roman étrange, qui laisse entrevoir la place vide occupée par la mort du père-Camille Deligny, tué en 1917 et dont le corps n'a jamais été retrouvé -, est une pièce essentielle de l'oeuvre.

Au coeur de La Septième face du dé repose en effet la question de la trace, qui reconduit indéfiniment le travail d'écriture comme la transcription des trajets des enfants autistes, leurs lignes d'erre. Nul livre n'expose avec autant d'évidence la double vocation de Fernand Deligny, éducateur et écrivain.

« Me restait ce : "Rendez-vous à l'asile..." et les trois autres qui n'y étaient pas. À partir de quoi tout était clair ; les cinq doigts et la paume de la main. Que devient chacun des cinq doigts si la paume n'y est pas ?
Yves et moi nous nous entendions, ou plutôt je l'entendais car je ne disais pas grand-chose. Et quand il parlait, il entendait bien que ce qu'il disait ne tombait pas dans le vide. En écrivant cette phrase, je m'aperçois qu'elle dit le contraire de ce qu'il faudrait dire.
Il y avait bien un vide, un creux, et ce qu'il racontait frappait là où c'était creux et nous écoutions la résonance. Mais ce qu'il racontait ne se perdait pas dans le creux. Les mots ricochaient, ils restaient enchaînés les uns aux autres, et en enchaînant une phrase à l'autre, ça faisait une histoire qui décorait la face extérieure de l'écuelle vide. »

Avis des lecteurs

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