La Société du confort

La société du confort

Quel enjeu, quelles illusions ?

Pourquoi d'heureux relogés, refusant le confort, préfèrent regagner le taudis d'où ils venaient ?

Il y a confort et confort : le confort tout court qui définit la norme du bon logement, le confort discret, plus subtil, qui ignore la norme et que la norme ignore. L'un et l'autre sans communication entre eux, voire incompatibles.

La belle histoire de Raymonde et de la cache à cadeaux entraîne le lecteur dans les quartiers populaires à la recherche d'un résidu insaisissable dans lequel se situe le confort discret et qui constitue l'essentiel des êtres et des choses.

Les quartiers populaires et les pratiques qui s'y déroulent ne sont que le révélateur d'un processus où chacun de nous est concerné, pris entre une civilisation de l'être et une civilisation de l'avoir qui n'est que frustrations et agressivité.

Dans ce processus qui renvoie à une hiérarchie sociale où chacun n'existe qu'à travers les objets qu'il possède, le confort est un enjeu. L'Etat n'est pas neutre. En produisant la norme de droit, il produit du confort. La science sur laquelle il s'appuie n'est qu'un habillage. Avec l'utopie techniciste du logement-machine, la mystification est totale.